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Du débit, du débit… mais pour quel usage ?
Face à la multitude de l’offre, il est parfois difficile de déterminer correctement ses propres besoins. Les éclaircissements de Xavier Studer, auteur du blog spécialisé high-tech et télécom xavierstuder.com.
«Les consommateurs irréguliers devraient se poser la question de la nécessité d’une connexion fixe, estime le spécialiste. Surtout s’ils disposent d’un accès internet via leur mobile. Dans le cas contraire, un abonnement d’entrée de gamme suffit.»
Et pour une famille moderne, adepte du streaming et des usages multiples? «Ils se satisferont d’un débit de 100 Mbit/s. Il est plutôt rare que des utilisations simultanées atteignent les capacités maximales.»
La stabilité plutôt que la rapidité
Pour illustrer ses propos, l’auteur donne un exemple chiffré. «Les plateformes de streaming Amazon Prime Video ou YouTube sont désormais capables d’offrir une image en 4K (ndlr: une des meilleures qualités d’image disponibles actuellement) en utilisant un débit de 25 Mbit/s, soit quatre fois moins que notre exemple. Et même ! Dans la réalité, ce flux n’atteint cette limite que s’il y a beaucoup d’informations à traiter rapidement à l’écran, comme dans un film d’action par exemple.»
Autrement dit, il y a de la marge pour qu’un ménage atteigne la limite de téléchargement proposée par son opérateur. Alors, pourquoi opter pour un débit plus rapide, tel que 1 Gbit/s (1000 Mbit/s), comme le proposent certains fournisseurs ? «Une plus grande bande passante offre une certaine stabilité», souligne Xavier Studer.
Un cap est sur le point d’être atteint
D’ici 2024, le Conseil fédéral souhaite que tous les particuliers puissent avoir accès à un internet à 80 Mbit/s. Un débit qui semble donc pertinent pour le journaliste et dans le tir des offres actuelles des opérateurs. «Dans un avenir proche, seule la télévision 8k devrait augmenter sensiblement la consommation de données», juge-t-il.
Et même si les objets connectés sont appelés à se multiplier, le spécialiste estime qu’un plafond est en train d’être atteint. L’augmentation des transferts de données commence en effet à faire émerger de nouveaux problèmes, liés notamment à la consommation d’énergie. Celle nécessaire au minage des cryptomonnaies est par exemple de plus en plus décriées. «Nous avons d’autres besoins, bien plus réels pour cette énergie. Au bout d’un moment, il y aura une concurrence.»
Envoyer des mails, est-ce mauvais pour la planète ?
Expédier un mail consomme du CO2. Même pour l’envoyer à un collègue assis de l’autre côté de votre open space. Comment l’explique-t-on ? Le transfert de ces informations passe nécessairement par les serveurs d’envoi et de réception, gérés par les fournisseurs de la boîte mail. Or, ceux-ci nécessitent une grande quantité d’énergie, qui malheureusement n’est pas toujours renouvelable. Le Carbon Literacy Project estime ainsi qu’un mail standard émet 4 g de CO2, et jusqu’à 50 g s’il contient une pièce jointe volumineuse. Et surtout, ces courriers sont stockés, là aussi sur des serveurs énergivores, y compris lorsqu’ils sont simplement mis dans la corbeille. À méditer après avoir traité certains dossiers!